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Dvd Chronique - Evangelion: 2.22 You Can [Not] Advance

Jeudi, 08 Mai 2014 à 14h30

Voici la chronique par Raimaru du film Evangelion: 2.22 You Can (Not) Advance.


  
  
Hideaki Anno avait surpris tout le monde avec l’annonce d’un remake de sa série culte Evangelion en films. Le premier, sorti 2007, avait suscité autant d’engouement que de questions : Evangelion 1.0 proposait une bien belle réalisation, qui a donné un coup de frais à l’anime des années 1990, mais pour autant, le scénario était sensiblement identique à l’intrigue initiale. Dans ce cas, quel est l’intérêt de ce remake ? Anno nous préparait-il quelque chose de bien différent dans le deuxième opus ? La réponse est oui ! Dans Evangelion 2.0 : You Can [Not] Advance, le réalisateur prend une autre direction scénaristique que celle qu’il avait montrée il y a vingt ans à la télévision japonaise.

Notons que le reste de la critique contient des spoilers sur les films, la série et le manga. Car tout l’intérêt de ce film réside dans ses similitudes et ses différences avec l’intrigue générale de la licence.
  



Pour commencer, dès les premières minutes, on a droit à un tout nouvel élément : on nous présente une jeune fille inconnue, en plug-suit rose. L’histoire est déjà marquée par l’arrivée d’un nouveau pilote d’Eva. Quel sera son rôle ? D’où vient-elle ? Nous le saurons plus tard dans le film, même si elle restera entourée de mystères. Mais les créateurs l’ont doté d’une personnalité déterminée, bestiale, et que les séquences de combat avec elle sont particulièrement saisissantes.




La suite continue de reprendre des éléments de la série, comme pour le premier film, avec l’introduction d’Asuka. Mais très vite, on ajoute de nouvelles scènes pour décrire les relations Shinji, Asuka, Rei : par exemple, Kaji les emmène dans une réserve d’animaux marins disparus, dans un aquarium d’eau de mer bleue (alors que depuis le Second Impact, elle est rouge). Ces scènes sont bien réussies, car tout en ne s’éloignant pas de l’esprit de la série, elles mettent énormément en valeur la qualité de la réalisation, aussi bien graphique que sonore.




En effet, on pouvait reprocher au premier film, qui collait trop aux plans de la série, de manquer de fluidité dans le choix des séquences (un effet assez symptomatique de ce genre d’adaptation « série vers film qui racontent la même histoire »). Ici, puisque ces séquences sont toutes nouvelles, les réalisateurs peuvent mettre à profit leur talent d’animateur, d’autant plus que le budget d’un film permet d’introduire des éléments graphiques de qualité (couleurs, effets de luminosité, 3D). Au niveau musical, les morceaux jazz, comme dans cette séquence dans la réserve marine, donnent un aspect tranche-de-vie à la fois chaleureux et nostalgique (nous sommes dans un univers post-apocalyptique) des plus agréables.




Ces passages un peu tranche-de-vie sont surtout présents au début du film. Toujours au début, on assiste au combat avec un ange, qui ne change pas beaucoup de l’histoire originelle, si ce n’est que des effets 3D ont été utilisés pour montrer les Eva qui courent, et que c’est plutôt réussi.




C’est vers le milieu du film que les nouvelles pistes apparaissent, à commencer par le combat avec l’ange qui parasite les Eva. Cette séquence a connu plusieurs versions dans la licence (spoilers !) : la version anime, où Toji, qui pilote l’Eva parasité, est battu et blessé par l’Eva de Shinji en mode pilote automatique ; la versions manga, presque identique, sauf dans sa finalité où Toji finit par mourir. Ce moment du scénario est d’ailleurs, peut-être, une des plus grosses réussites du manga, puisque très surprenante. Dans Evangelion 2.0, l’effet de surprise est de retour, avec une nouvelle variante : c’est l’Eva d’Asuka qui est parasité. Même si on perd tout l’aspect psycho-dramatique autour de Toji, qui n’est pas pilote à la base et qui va dès son premier essai être violenté, cette attaque d’ange est précédée par un questionnement sur les relations qu’Asuka avec les autres, et en cela, cette version n’est pas moins cohérente, ni moins intéressante.




Mais en réalité, là où le film devient vraiment fort, c’est juste après avoir appris que c’est l’Eva d’Asuka qui a été parasité. D’abord, par un bête élément visuel : lorsque Gendô Ikari ordonne de passer l’Eva de Shinji en mode automatique, un appareillage vient se greffer sur ses propres mains pour piloter le mecha et vaincre Asuka, ce qui renforce le sentiment que c’est Shinji malgré lui qui lui fait du mal. D’autre part, une fois l’ange parasite vaincu, Shinji ne se morfond pas tout de suite sur lui-même : il menace de détruire partiellement la base de la NERV. Pour ceux qui ne regardent que les films, cela peut sembler être une réaction peu surprenante. En revanche, pour les habitués d’Evangelion, cela dénote d’une réelle évolution dans le caractère de Shinji, pris d’une colère insatiable comme il ne nous avait pas habitués. Quand on sait qu’auparavant, lui et son père devait se réconcilier autour d’un repas, ce n’est que d’autant plus fort.




Les derniers chapitres du film mettent en avant la nouvelle pilote, ce qui ne correspond qu'à du neuf. Mais pour en mesurer les enjeux, il faut attendre le film suivant. En tout cas, les ajouts précédemment cités en surprendront plus d’un. Evangelion 2.0 est donc digne d’intérêt, pour les nouveaux éléments qu’il apporte à la mythologie de la licence.




L'édition DVD de Dybex rend hommage à la qualité de la réalisation. Du côté doublage, on se réjouit du retour de Donald Reignoux pour incarner Shinji. Même avec une voix vieillie de 15 ans, il semble le plus à même de jouer ce jeune personnage. Sinon, aucun bonus pour cette édition simple.

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